Des œuvres d‘art au service du souvenir
« Les monuments aux morts sont les témoins de l’histoire. »
Ces édifices, dressés au début des années 20, font partie intégrante du paysage, on passe devant sans les voir, on ne s’y arrête que deux ou trois fois par an, lors des commémorations officielles. (source : Françoise Henriet CPAIEN Pontarlier, « monuments aux morts les symboles »).
Dès 1919 commença la commémoration de la disparition tragique de cette génération perdue : 1 350 000 hommes jeunes, dans une France où la natalité était déjà très basse. Cette tragédie fut donc celle des populations rurales tout autant que celle des grandes villes. Une série de lois (1919-1925) organisa l’érection de monuments commémoratifs, puis les cérémonies qui devaient s’y tenir. Seule la République française favorisa un mouvement d’une telle ampleur. Aujourd’hui encore cette vague de constructions surprend : en une quinzaine d’années (mais surtout au cours des années 1920-1925), on assiste à la construction de près de 30 000 monuments, qui bout à bout formeraient un mur d’une soixantaine de kilomètres. Ce phénomène massif donne toute la mesure de l’omniprésence de ce qui devait demeurer dans les consciences et pour la postérité la « Grande Guerre ».
Pour commémorer l’anniversaire de l’armistice de 1918, la journée du 11 novembre fut instituée par la loi du 24 octobre 1922 « journée nationale pour la commémoration de la Victoire et de la paix ».
Le 11 novembre 1920, la dépouille d’un Soldat Inconnu fut inhumée sous l’Arc de Triomphe à Paris où la flamme est ravivée tous les soirs par le Comité de la flamme et des représentants d’associations.
extrait des « chemins de mémoire N° 144 »
Pour le cénotaphe communal (monuments mortuaires n’abritant aucun corps), on choisit, dans la plupart des cas, une stèle en forme de pyramide ou d’obélisque, du type de celles qui ornaient jusque-là les tombes des cimetières.. La tragédie du courage, du martyre, de la mort, se partage les monuments à sujets sculptés, ces œuvres d’art au service du souvenir. »
Source : Annette Becker, professeure à l’université Paris -X- Nanterre, co-directrice du centre de recherche de l’Historial de la Grande Guerre. Revue « Les Chemins de la Mémoire n° 144 » – nov. 2004.
1-Le profil des monuments aux morts
« Marqués par un style généralement doloriste, les monuments aux morts varient selon les municipalités. En fonction de la couleur politique de la municipalité, on distingue également les villes de gauche qui après la Première Guerre mondiale édifient généralement leur monument aux morts sur une place publique et celles de droite, dans le cimetière. La raison étant que dans un cimetière, ces monuments peuvent arborer des emblèmes religieux, des municipalités de droite tenant alors absolument à faire figurer une croix sur l’édifice (à une époque où les liens entre droite et catholicisme étaient forts) » . On trouve même parfois des monuments aux morts pacifistes. » note l’historien Antoine Prost
Source : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Monument_aux_morts
2-Quatre catégories de monument
Tous ont des points communs. Selon l’historien Antoine Prost, ils peuvent être néanmoins classés en quatre catégories :
- les monuments civiques, neutres et républicains, sans symboles religieux ni patriotiques. Ils sont les plus répandus.
- les monuments patriotiques-républicains insistant sur les notions d’honneur et de gloire. Ils célèbrent la victoire sur l’ennemi.
- les monuments funéraires-patriotiques, souvent installés dans les cimetières ou près des églises, sont teintés de religiosité. Ils se trouvent souvent dans les régions les plus catholiques.
- les monuments funéraires au sens strict sont plus rares et situés dans des cimetières. Ils ne comportent aucune référence à la France, ni à la patrie.
Il existe de grandes disparités territoriales dans l’implantation de ces différents types de monuments. Dans le Sud-Ouest, terre traditionnellement républicaine, la plupart d’entre eux sont civiques ou patriotiques-républicains. En revanche, en Bretagne, terre catholique, les stèles funéraires-patriotiques sont les plus répandues.
Moins nombreux, des monuments pacifistes sont tout de même érigés. Ils honnissent la guerre au lieu de célébrer la victoire. C’est le cas, par exemple, à Gentioux dans la Creuse ou à Equeurdreville dans la Manche. Quant au monument de Péronne dans la Somme, « Picardie maudissant la guerre », il peut être à la fois qualifié de pacifiste et de patriotique, puisqu’il exprime en même temps le deuil des civils et la victoire des combattants.
Source : Les monuments aux morts en France (1914-1918) : entre deuil national et mémoire collective (http://www.spfv.fr/node/2981)
3-La symbolique des monuments aux morts
source: http://pedagogie.dsden19.ac-limoges.fr/IMG/pdf/symboles_des_monuments.pdf